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dimanche 18 avril 2021

NI OUBLI NI PARDON ! Révision pour Sarah !

Chanson pour Sarah


Les amis, nous vous sollicitons afin de diffuser l'initiative de Jonathan Simon Uzan pour trouver de nouvelles preuves dans l'affaire de l'assassinat antisemite de Sarah Halimi z"l.
Le but est d'ouvrir une revision de proces a l'encontre de Kobili Traoré.
Si vous voulez lancez une initiative sur ce sujet et ainsi aider a obtenir la #revisionpoursarah tenez-nous au courant nous relayerons.https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=288603132829458&id=113884286968011







Quatre ans après le meurtre de Sarah Halimi, retraitée et juive, à Paris, la Cour de cassation a tranché : son tueur ne sera pas jugé, car considéré comme « irresponsable pénalement ». Muriel Ouaknine-Melki, avocate du frère de la victime, dénonce un « déni de justice » et une instruction qui laisse de multiples questions sans réponse.
Le 4 avril 2017, Kobili Traoré, délinquant multirécidiviste, s'introduisait au domicile d’une voisine, Sarah Halimi, dans le quartier de Belleville à Paris, en pleine nuit lors d’une « bouffée délirante » après avoir consommé du cannabis. Comme il le reconnaîtra devant les enquêteurs, il s'acharnera alors à coups de poing, aux cris de « Allahu Akbar », sur cette ancienne directrice de crèche, avant de la jeter par-dessus le balcon.
Pendant l'instruction, plusieurs controverses ont éclaté, en particulier sur la question des expertises psychiatriques. Différents praticiens se sont penchés sur le cas de ce jeune homme accro au cannabis depuis plusieurs années. Le premier, Daniel Zagury, une référence dans ce domaine, avait conclu à une simple altération du discernement, et non une abolition, rendant donc possible un procès. Selon lui, dès lors que Kobili Traoré consommait des stupéfiants, il s’exposait sciemment à d’éventuelles conséquences.
Mais les experts suivants s’étaient prononcés en faveur d’une abolition totale du discernement au motif que le jeune homme ne pouvait anticiper cette bouffée délirante. Après une troisième expertise, moins tranchée, la juge d’instruction avait finalement exclu un procès. Décision confirmée par la cour d’appel en décembre 2019 puis ce mercredi 14 avril par la Cour de cassation. Pour Marianne, l'avocate de William Attal, le frère de la victime, Muriel Ouaknine-Melki, revient sur ce qu'elle nomme un « déni de justice ».

Marianne : Comment analysez-vous la décision de la Cour de cassation qui confirme l'irresponsabilité pénale du tueur de Sarah Halimi ?
Muriel Ouaknine-Melki : Les magistrats de la Cour se sont finalement rangés derrière une jurisprudence traditionnelle, en laissant l’appréciation des faits aux magistrats de la cour d’appel qui s’étaient prononcés en faveur d’une irresponsabilité pénale en décembre 2019. On aurait pu attendre une décision plus courageuse mais ils ont préféré attendre que la loi évolue. On sait qu’une commission parlementaire se penche actuellement sur l’article 122-1, qui définit l’irresponsabilité pénale, dans le but d’écarter du champ d’application les dossiers où l’auteur a volontairement pris des substances illicites – alcool ou drogue – qui l’ont mené à une bouffée délirante. Comme c’est le cas de Kobili Traoré qui avait consommé du cannabis avant de tuer Sarah Halimi.
Pour vous, c’est la fin d’un combat de quatre ans ?
Nous envisageons de saisir la CEDH (Cour européenne des droits de l'homme) car nous considérons que la famille de Sarah Halimi a été privée d'un droit au procès, droit consacré par la convention européenne des droits de l'homme.
"Je vous rappelle qu’il a fallu dix mois pour que le caractère antisémite du crime soit retenu."
Nous considérons que ce dossier n’a pas été instruit. Certes, Kobili Traoré a reconnu les faits mais nous n’avons pas eu suffisamment d’éléments pour connaître son degré de lucidité au moment du crime ni pour savoir s’il se trouvait sous l’influence d’un entourage islamiste. Il fréquentait une mosquée salafiste, la mosquée Omar, où il a passé plusieurs heures la journée précédant le crime. On sait aussi qu’il s’est entretenu, dans ce laps de temps, avec quelqu’un - que la juge d’instruction appelait un « exorciste » - plus sûrement un imam. Que se sont-ils dit ? On ne le saura jamais.
On manque aussi d’informations sur l’intervention de la police. L’agression de Sarah Halimi a duré entre quinze et vingt minutes et la police était présente pendant au moins dix minutes. Pourquoi n’est-elle pas intervenue plus tôt ?
Comment a réagi votre client, William Attal, le frère de Sarah Halimi ?
En apprenant la nouvelle, il était effondré, si triste, si déçu. Il avait encore beaucoup d’espoirs. Les questions le taraudent et ne le laissent plus dormir depuis quatre ans. Avec les autres avocats, nous avons été très émus de voir cet homme se battre pour sa sœur et ne pas pouvoir lui rendre justice. Sarah Halimi avait honoré toutes ses obligations de citoyenne française pendant toute sa vie. Elle n’a le droit à rien, ni à un procès ni à la justice.
Sarah Halimi avait honoré toutes ses obligations de citoyenne française pendant toute sa vie. Elle n’a le droit à rien, ni à un procès ni à la justice.
Pensez-vous que la justice française sous estime le phénomène antisémite dans notre pays ?
Je vous rappelle qu’il a fallu dix mois pour que le caractère antisémite du crime soit retenu, que la juge d’instruction a fini par l’enlever du dossier avant que la chambre de l’instruction ne le conserve finalement.
L’affaire Sarah Halimi pose la question : qu’en est-il de la sécurité des juifs en France ? Au lendemain de l’affaire Ilan Halimi, en 2006, beaucoup d’entre eux sont partis en Israël. Qu’en sera-t-il aujourd’hui ? La communauté juive doit-elle assurer elle-même sa protection ?
L’avocat de Kobili Traoré, Thomas Bidnic, estime que cet arrêt de la cour de cassation est une victoire sur « la démagogie ambiante ». Qu’en pensez-vous ?
Je vois au-delà de l’affaire Sarah Halimi. Cette sous-estimation de la haine antisémite en France, je la retrouve dans d’autres dossiers. Comment expliquer que dans une récente affaire à Sarcelles, en mars 2021, où trois personnes qui sortaient d’une synagogue, avec une kippa sur la tête, ont été agressées au couteau par un étranger en situation irrégulière, le caractère antisémite n’a pas été retenu ? Nous assistons à déni de justice, dans cette affaire, comme dans l’affaire Sarah Halimi.

Affaire ..........  BTA !