mercredi 24 janvier 2024

Ils fichaient des juifs ! Ils en subissent aujourd'hui les conséquences.



Juillet 2017. Cinq Français de confession juive se retrouvent fichés : numéro de téléphone, adresse personnelle, siège de leur société, photos de leurs enfants, de leur famille, photos de leur maison. Tous ces renseignements sont diffusés dans un Groupe pro-palestinien faisant allégeance à la branche armée du Hamas.

Un seul mot d’ordre : les trouver où qu’ils soient.

Ça ressemble à une fatwa.

Parmi ces Juifs fichés, Mr x et Mr y.

Octobre 2017 : Naissance de BALANCE TON ANTISÉMITE

qui regroupe de simples citoyens : travailleurs indépendants, journalistes, historiens, infirmiers, avocats …

(On croirait … la liste des Gilets jaunes les gars LOL Ah Non : on ne rit plus avec cet acronyme depuis que des collègues ont compromis encore un peu plus la… déontologie : LOL, disaient-ils à leurs proies, mais c’est là un autre sujet)

Leurs succès. Avoir, en moins d’un an, faire partie des acteurs essentiels de la lutte contre l’antisémitisme.

Pour ce faire, les gens de BTA ont investi la plate-forme Russe VK : toute la fachosphère et la mouvance islamiste y avait trouvé refuge.

Grâce à leurs investigations, le Ministère Russe put être informé de la légèreté des modérateurs de la plate-forme. 

Chers gens de BTA, vous ne me dites pas si la peste continue ? Il semble que oui...

Ils déposèrent cependant des plaintes fondées donc reçues, liées qu’elles étaient aux posts xénophobes et autres appels aux meurtres qui y étaient florès : Pour info, VK abrite des personnages tels que Alain Soral, Hervé Ryssen, Yvan Benedetti, Ahmed Moualek...

Suite aux différentes révélations sur les réseaux sociaux tels Twitter et autres Facebook, nos gens de BTA furent peu à peu pris très au sérieux : pour exemple, la chaîne i24 les contacta pour qu’ils participent à un reportage[1] dans Elie sans interdit.


La partie n’était pas jouée pour BTA : s’ils avaient d’emblée droit aux risques du métier, lesquels consistent en des menaces accompagnées de diffusion de photos, dossiers et incitations … pour le moins hostiles, le plus dur pour eux fut de gagner en crédibilité et de rentrer en contact avec les associations en place afin de leur soumettre des dossiers solides, classés, et ordonnés, que leurs équipes dressaient au fur et à mesure que la haine antisémite grandissait.

Un jour, via un simple tweet posté sur leur Twitter, un Mr X les contacta : il désirait davantage d’infos sur un post que eux venaient de déposer.

Des portes s’ouvrirent.

Chacun de nous sait qu’il suffit parfois d’une porte qui en ouvrira d’autres...

BTA, depuis, collabore avec des historiens, des journalistes, des avocats, des associations luttant contre l’antisémitisme et/ou l’homophobie.

Rien n’est venu par hasard. Le malheur et la peste antisémite eux l’avaient simplement, comme tous, rencontré.

Mais eux décidèrent, un beau jour, ulcérés, fatigués de la carence et de l’inefficacité ambiantes, de s’en mêler.

Ils se mirent au boulot : la somme de travail que cela représente est énorme… Jusqu’à 9 à 10 h par jour selon les dossiers, et pour plusieurs d’entre nous.

Celle qui écrit peut en témoigner : ils sont là et assurent 24/24. Ils échangent. Ils comparent. Ils sourcent. Ils valident. Ils prennent des risques. Ils mettent leur vie perso entre parenthèses. Ils ne lâchent rien. Leur combat n’est en rien nourri par la haine : ils refusent de plier, d’avoir honte ou peur d’être Juifs.

« Nous manquons actuellement de bénévoles, de logiciels et de matériel adapté à notre travail », disent-ils avant d'ajouter « Pour cela nous allons nous constituer en associations et allons demander des subventions ».

Aujourd’hui, beaucoup et non des moindres savent que leur travail a été essentiel pour révéler aux associations l’ampleur de ce qu’ils appellent pudiquement le problème : « Nous sommes une cellule traquant jour et nuit les propos haineux sur les réseaux sociaux, en infiltrant leur groupe et en les surveillant. Il ne s’agit plus pour les associations d’attendre que l’on vienne les contacter une fois le mal fait mais d’aller au-devant du problème, couper le mal à sa racine avant qu’il ne prospère. »

« Cela s’appelle de la prévention », jugent-ils utile d’ajouter. « Nous ne pouvons pas être seuls à faire ce boulot. Tout le monde doit s’y coller. Cela devient impératif. Arrêtons de laisser avancer le mal dans l’ombre et débusquons-le ! »

D’évidence je ne les citerai pas. Je les regarde de loin. J’ai toujours un œil sur eux. Souvent je leur enjoins de ralentir. Je les exhorte à davantage de prudence.

Eux continuent.

Les faits m’ont donné tort.

Hommes et femmes de l’ombre, ils sont en somme sur la ligne de front.

Dans ce qui ressemble de plus en plus à une sorte de traque. Au XXIème siècle. Au Pays de Voltaire.

Sarah Cattan.

BTA

Ps: Nous étions 5, aujourd'hui nous sommes une armée. Merci à tous !

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