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vendredi 5 janvier 2024

Le chercheur du CNRS François Burgat affirme avoir du « respect et de la considération » pour les dirigeants du Hamas.


Déjà connu pour ses positions militantes sur l’islam, l’universitaire suscite une polémique sur les réseaux sociaux en relayant également un communiqué du Hamas qui a salué «la virilité et l’honneur» de l’attaque du 7 octobre.

C’est une figure universitaire, et à bien des égards militante, qui n’en est pas à sa première polémique sur l’islam et le monde arabe. Aujourd’hui, François Burgat a déclenché un flot de critique sur le réseau social X après avoir reposté un communiqué du Hamas.
Ce communiqué, citant explicitement un article du New York Time mettant en cause le groupe palestinien dans les crimes sexuels commis le 7 octobre dernier, dénonçait des «allégations» qui constitueraient selon lui «une tentative sioniste de diaboliser la résistance et de justifier les crimes de guerre, le génocide et le nettoyage ethnique».
«Nos combattants sont des combattants de la liberté et de la dignité et ne peuvent pas commettre des actes aussi honteux», affirmait plus loin le communiqué, louant «la virilité et l’honneur» de l’attaque du 7 octobre. Devant la polémique de ce «reposte» considéré comme une approbation par les internautes, le directeur de recherche au CNRS s’est fendu d’un tweet pour «préciser» son point de vue. «J’ai infiniment, je dis bien infiniment plus de respect et de considération pour les dirigeants du Hamas que pour ceux de l’État d’Israël», a-t-il écrit.
Arabophone et fin connaisseur de l’islam, François Burgat est connu pour sa défense active de la cause palestinienne. Il avait déjà retweeté après le 7 octobre une publication qui justifiait l’attaque du 7 octobre en affirmant que «résister à un occupant est légitime», comme le soulignaient récemment nos confrères de l’Express à qui le concerné répondait : «Pour la première fois, pendant quelques heures, Israël a eu des victimes en nombre supérieur aux victimes palestiniennes. C’est fini ! Maintenant, on engrange des centaines et des centaines de victimes sous les bombes à Gaza. On ne peut pas renvoyer dos à dos agresseur et agressé, colonisateur et colonisé. Je suis désolé, mais [l’attaque du Hamas] était un mécanisme de résistance à une oppression physique militaire.»
Le chercheur est connu de longue date pour ses positions conciliantes envers l’islam politique. «La violence dite islamique ne vient pas de l’islam», soutient-il notamment tout au long de ses ouvrages. Il a été également proche de Tariq Ramandan qu’il a toujours défendu contre les accusations de viols en dénonçant publiquement un complot à plusieurs reprises.
Également chercheuse au CNRS, Florence Bergeaud-Blackler a publié en janvier 2023 une longue enquête intitulée Le Frérisme et ses réseaux, l’enquête dans laquelle elle mettait notamment en cause les proximités de son confrère avec la mouvance frériste. À la suite de la publication, la chercheuse avait subi une campagne de harcèlement sur les réseaux sociaux avec menaces de mort, ainsi que des tweets quotidiens de François Burgat qui fustigeait des «élucubrations hors sol», «victimisation bidon», «naufrage», «anti-islamisme obsessionnel».


François Burgat, né le 2 avril 1948 à Chambéry1, est un islamologue et politologue français.
Chercheur, aujourd’hui retraité, à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (IREMAM) et directeur de recherche au CNRS (émérite de 2016 à 2021), président du conseil scientifique et administratif du Centre arabe de recherches et d’études politiques (CAREP), il consacre l’essentiel de ses travaux à l’étude des dynamiques politiques et des courants islamistes dans le monde arabe.
Le site web Conspiracy Watch relève des tweets de François Burgat à deux reprises :
En juillet 2014, lors de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, François Burgat reprend sur Twitter, selon Conspiracy Watch, « un mot d’ordre marqué au coin du complotisme anti-juif le plus éculé » appelant à une « séparation du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) et de l’État », diffusant l’idée selon lequel le CRIF serait au cœur de l’État français et « dicterait sa volonté à la République ».
Commentant un livre en octobre 2018 portant sur la tentative de coup d’État de 2016 contre Recep Tayyip Erdoğan, François Burgat déclare que la thèse développée dans l’ouvrage n’est pas expliquée par la Télavivision française, mot-valise construit avec Tel-Aviv et télévision qui suggère que « les chaînes de télévision française sont sous le contrôle de Tel-Aviv ».
Cette accusation d’antisémitisme serait reprise, selon le webzine Orient XXI « à coup de citations tronquées par L’Obs et Le Monde » fin 2018 et début 2019. Pour François Burgat, ces accusations sont basées sur une « série de mensonges » et détournent notamment la « signification parfaitement explicite » de l’un de ses tweets. Il juge, par ailleurs, la lutte contre l’antisémitisme comme un « instrument parfaitement légitime et indispensable »

BTA