samedi 10 décembre 2022

Cyril Hanouna et ses amis complotistes


Francky Vincent, iniquement élevé au grade de chevalier des Arts et des Lettres, participait en 2020 au Bal des quenelles organisé par Dieudonné M'Bala M'Bala. À quand les palmes académiques pour Freeze Corleone pendant que nous y sommes ?
Au sujet de l'antisémite Dieudonné, voici ce que déclarait alors notre ce même Franky :
 "J'aime beaucoup Dieudo, c'est mon idole, l'humoriste tant controversé envoie sa sauce et satisfait les prières des fans qu'il exhausse et que la dérision caustique qui le caractérise à l'encontre des gens suffisants, s'éternise."

 

Le sacrement de Francky Vincent au grade de chevalier des Arts et Lettres a suscité de nombreuses réactions depuis quelques jours. Certains commentaires sont moqueurs, eu égard aux paroles de ses chansons, et la polémique s'est intensifiée après ses propos sur son amitié avec Dieudonné dans l'émission de Cyril Hanouna. Invité sur le plateau de TPMP, il refusait catégoriquement de condamner les propos antisémites de Dieudonné ! Cette non condamnation est donc une acceptation de l'antisémitisme forcené son ami Gourou. Révolté, Mathieu Delormeau intervenait le lendemain, répondant avec bon sens au très suffisant et imbuvable Guillaume Genton "Ne pas condamner l'antisémitisme c'est adhérer à l'antisémitisme." Tout était dit.


Cyril Hanouna dérangé par les théories du complot

Le 8 avril dernier 2020, Cyril Hanouna devait présenter une émission basée sur les théories du complot autour du coronavirus. mais l'animateur décida au dernier moment d'annuler son émission. Via Twitter, il déclarait qu'il ne se sentait pas de faire une émission sur les théories du complot. Rien d'étonnant quand on sait qui participe à ses émissions : Oliv Oliv ou encore Richard Boutry, toute la crème du complotisme y est conviée avec pour effet pervers de blanchir problématiquement ce dernier aux yeux de l'opinion publique comme le soulignait pertinemment David Medioni lors de la trentième émission des Déconspirateurs (cliquez ici pour voir le passage en question).
Poser en objet de débat ce complotisme au risque de le voir être passé par là au crible de l'esprit critique et exposé dans son fond antisémite impliquerait pour Cyril de se mettre en porte à faux avec nombre de ses amis eux-mêmes versés dedans et d'avoir à se prononcer officiellement dessus, ce qui, de toute évidence n'est pas étranger à son refus significatif d'en traiter dans son émission comme de tout autre phénomène social de préoccupation. La question essentielle reste toujours : Comment cette émission puisse être diffusée en prime time et gérée aussi subjectivement ?

BTA


vendredi 9 décembre 2022

Le rappeur Amalek repoursuivi pour négationnisme et antisémitisme


UNE FOIS DE PLUS, L'INTÉGRISTE CATHOLIQUE PIERRE-MARIE PAYET
INCITE  À LA HAINE DES JUIFS.

Cet extrémiste d'ultra droite, qui tout récemment encore se gargarisait d'insulter les ancêtres des cibles de sa haine dans l'un de ses nouveaux raps obscènes, n'en est pas à sa première condamnation.

Ci-dessous un aperçu de ses propos.

Nous nous sommes donc fait un plaisir de transmettre son dossier à toutes les associations luttant efficacement contre la haine en ligne.



Quelques-un de ses faits en guise d'aperçus (cliquer pour agrandir)

Scandant "J'remercie le Seigneur de ne pas m'avoir fait juif." entre autres paroles ordurières dans sa chanson "Raphaël et Patrick" avec son confrère de haine MC Amor (Baptiste GRACIET déjà condamné par la LICRA) :


Le visuel avec arme lourde apparaissant dans cette vidéo étant la jaquette de l'album
d'apologie de la haine d'MC Amor auquel il participait alors

Caricature de raillerie anti-juive sur l'un de ses comptes où il hashtaguait "LibérezYoM" en soutien immoral à son congénère néonazi Zé Péké YoM, rappeur néo-aryaniste incarcéré pour méditation d'attentat :


Partage (équivalent d'un retweet), sur son compte "AMALEK R4F4L ODDR" sur le réseau social MINDS, d'une image incitant à l'animalisation raciste de la judaité israélienne (symbolisée par l'étoile de David) et à la percevoir comme "the real plague", à traduire par "la vraie plaie", faisant une analogie odieuse avec le rat :


en se plaisant à le "reminder".


Nous remercions une nouvelle fois l'ojf
pour sa réactivité.



Communiqué de L'observatoire juif de france

"L’OBSERVATOIRE JUIF DE FRANCE SAISIT LE PROCUREUR DE LA RÉPUBLIQUE SUITE À LA PUBLICATION D’UNE VIDÉO À CARACTÈRE VIOLEMMENT ANTISÉMITE ET NÉGATIONNISTE DU RAPPEUR DÉNOMMÉ AMALEK.


L’Observatoire Juif de France, qui a déjà déposé plusieurs plaintes à l’encontre de Pierre-Marie PAYET alias « AMALEK », a saisi Monsieur le Procureur de la République du Tribunal Judiciaire de Paris pour l’aviser que l’individu en question a récidivé en diffusant une vidéo live ce 2 décembre 2022 ayant comme titre « Kanye West, Dieudonné Et Le Mouvement Raelien Rael » lors de laquelle il tient un discours antisémite et négationniste.

Cette fois-ci, Pierre-Marie PAYET, en faisant référence à la Shoah, se permet d’affirmer « La plupart des gens importants dans l’troisième Reich etcétéra étaient d’origine juive »,   « C’est des juifs qui ont été sacrifiés par d’autres juifs, voilà… des juifs puissants et maléfiques qui ont sacrifié des juifs de moindre importance »

ou encore « Il faut savoir que de toute façon sionistes et nazis c’est les deux faces de la même pièce en fait et sans Hitler les sionistes n’auraient jamais récupéré la terre sainte et ça les juifs avertis le savent ».

Lors de ce live vidéo sur YouTube, l’un des participants à son tchat a posté le message suivant :« Le vrai national-socialisme c’est pas Hitler comme l’expliquait le Grand Monarque ».

Amalek incite à l’antisémitisme et au négationnisme. Ses propos néonazis sont inacceptables et en plus cet individu accuse les juifs d’être les responsables de la Shoah.     

La dangerosité de tels propos attisent non seulement à la haine à l’égard de la communauté juive mais, plus grave et inacceptable, ils le rendent coupable d’atteinte à la mémoire des morts victimes du génocide hitlérien.  

L’Observatoire Juif de France alerte la Justice et souhaite qu’elle afflige à ces individus des peines sévères et exemplaires de façon à cesser la propagation d’une telle haine qui ne fait que diviser encore plus le peuple français en cette période d’une extrême violence." 

Son Président.

(source : https://observatoirejuifdefrance.fr/2022/12/lobservatoire-juif-de-france-saisit-le-procureur-de-la-republique-suite-a-la-publication-dune-video-a-caractere-violemment-antisemite-et-negationniste-du-rappeur-denomme-amalek/)


Ps: À toi qui nous lis et nous vois de partout, bientôt Noël et ses petits cadeaux. Nous espérons que celui-ci te convienne. Au fait : si jamais il te venait à l'esprit de retirer ta vidéo, cette dernière a été enregistrée et gravée. Nous nous sommes appliqués. La bise et à très vite.


BTA fait plus que jamais le job



jeudi 8 décembre 2022

L'Observatoire Juif de France dépose plainte à l'encontre de l'individu dénommé Jim le veilleur.


"À la suite de notre plainte à l’encontre de Pierre Hillard déposée entre les mains de Monsieur le Procureur de la République, Jim le veilleur en profite pour déblatérer sa haine envers les juifs, diffamer notre association et critiquer également les lois de notre République (dont la loi Gayssot).

Cet individu, sous le pseudonyme « Jim Leveilleur » a diffusé publiquement une vidéo à caractère antisémite lors de son live du 3 décembre 2022 sur la plateforme Odysee.com via sa chaîne officielle « reveillez vous » sous le titre « LIVE DU JOUR – 03 dec 2022 ».

Jean-Marc DEPARNAY de son vrai nom prend la défense de Monsieur Hillard sous prétexte qu’un écrivain a le droit d’écrire ce qu’il veut. Il pense que cela est de la liberté d’expression. Or, Pierre Hillard est un “complotiste aux relents antisémites” qui d’ailleurs était invité à une conférence en septembre dernier à Orléans qui a été annulée par Monsieur le Maire d’Orléans, invoquant comme raison « un risque de trouble à l’Ordre Public ».

Nous tenons à féliciter Monsieur le Maire d’Orléans pour la courageuse et sage décision qu’il a alors pris.

Que cela soit un exemple que d’autres Maires pourraient être amenés à prendre.

Jim Leveilleur déferle sa haine envers la communauté juive depuis de nombreuses années, pensant qu’il est « intouchable » vu qu’il demeure au Maroc.

Merci à Balance Ton Antisémite alias BTA pour sa contribution efficace sur ce dossier.   

Nous attendons que la Justice applique les textes de loi, laquelle se doit d’être sans concession et plus ferme à l’égard de ces personnes qui déversent sans scrupules leur haine raciste et antisémite sur la toile et les réseaux sociaux. 

L’Observatoire Juif de France qui lutte contre le racisme, l’antisémitisme, le négationnisme, l’apologie du terrorisme et du nazisme sera toujours là pour s’opposer aux attaques auxquelles la Communauté juive se doit de faire face."

Le Président de l'Observatoire Juif de France.


(accéder à la page officielle du communiqué)


Ci-dessous un extrait de cette vidéo concernée :



Salut Jean-Marc ! Don't worry, be happy...

Nous tenons toujours nos promesses. À très vite. La bise.

BTA



mercredi 7 décembre 2022

Une nouvelle plainte de plus contre Johan Livernette


"L’Observatoire Juif de France dépose plainte contre Johan Livernette à la  diffusion sur YouTube le 23 novembre 2022 de sa vidéo intitulée « Conversion de Gad Elmaleh ? Les rabbins Rav Touitou et Rav Ron Chaya en PLS ! » dont les propos qu’il tient, traduisent un antisémitisme hostile et virulent.

Sa haine envers les juifs est telle, qu’il se sert de l’actualité pour faire le Buzz  (conversion éventuelle de l’humouriste Gad Elmaleh) afin de capter un maximum d’audience. Il y développe une fois de plus dans des pseudos cours d’histoire, en rappelant ces vieux poncifs antijuifs, « les juifs domineraient le monde et voudraient détruire toute autre identité ».

Ce multirécidiviste bien connu des services de Police et de la Justice a pris le temps de créer un montage vidéo en sélectionnant des passages de vidéos émises par 2 rabbins (le Rabbin David Touitou, et le Rabbin Ron Chaya) dont certaines de ces vidéos datent de plusieurs années, pour rétorquer et accuser les juifs de vouloir imposer leur idéologie comme le fait selon sa théorie Monsieur ATTALI et Monsieur ZEMMOUR en imposant une politique aux français afin « de détruire leur identité », c’est-à-dire celle qui n’est pas juive.

Nous félicitons BTA pour leur fastidieux travail et leur collaboration dans ce dossier.

La plainte de l’Observatoire Juif de France vise plusieurs griefs, dont provocation à la discrimination nationale raciale religieuse ainsi que diffamation envers particulier(s) en raison de sa race, de sa religion ou de son origine, et ce, par parole, écrit, image ou moyen de communication au public.

Nous attendons de la Justice, l’ouverture d’une information judiciaire à l’encontre de Johan Livernette, en lui infligeant une lourde peine afin qu’il arrête de propager sa haine envers les juifs.

L’Observatoire Juif de France qui lutte contre le racisme, l’antisémitisme, le négationnisme, l’apologie du terrorisme et du nazisme sera toujours là pour faire face aux attaques auxquelles la Communauté juive se doit de faire face."

Le Président


(accéder à la page officielle du communiqué)


Extrait de la vidéo concerné :



Nous ne lâcherons rien.
Avis aux amateurs. 

BTA

Antérieurement : 

Johan Livernette stories :




samedi 3 décembre 2022

Excuser les bourreaux et salir les victimes

 


"Culpabilité latente et nationalisme conduisent à différentes expressions du déni concernant la Shoah, de sa distorsion à sa négation. Ce mécanisme explique qu’en Flandre des complices du nazisme continuent d’être honorés tandis que les juifs sont moqués dans des carnavals.

Joël Kotek, professeur de sciences politiques à l’Université libre de Bruxelles et ex-enseignant à Sciences Po Paris (2002-2021)
Article extrait du dossier Antisémitisme paru dans Le DDV n° 688, automne 2022

Partout en Europe, d’est en ouest, on constate une forte volonté de réhabiliter les régimes ou mouvements nationaux qui se risquèrent avec l’occupant nazi. Certes, ils se compromirent, mais, somme toute, pour de « bonnes raisons », ici, pour la liberté (les États baltes contre l’empire soviétique), là, pour leur autodétermination (les Croates, les Slovaques, les Flamands). La fin ne justifie-t-elle pas les moyens ? Sans doute, n’était l’insoutenable écueil de la Shoah. La participation souvent active des autorités locales ou des mouvements nationalistes à l’extermination des juifs constitue un frein puissant, sinon un obstacle infranchissable, au processus de réhabilitation des mouvements et leaders nationalistes.

Le complexe d’Auschwitz

Comment nier que la Shoah rend impossible toute velléité de justification morale et politique, de la collaboration ? Ce mur de la Shoah, ou complexe d’Auschwitz, explique la mise en place, ici et là, de stratégies visant à diminuer le poids de la faute. On songe aux mécanismes de rejet de culpabilité ou de projection agressive mis en avant par le philosophe judéo-allemand Theodor Adorno. On songe encore au concept de dissonance cognitive révélé par le psychologue judéo-américain Léon Festinger et, enfin, à la notion d’antisémitisme secondaire mis en lumière dès les années 1960 par le psychosociologue allemand Peter Schönbach. Que décrivent ces concepts sinon des stratégies propres à nier le réel, à atténuer, à dépasser ce complexe d’Auschwitz qui hante depuis 1945 la conscience allemande ? Pour reprendre les analyses de Bruno Quélennec1, rappelons que Schönbach insiste sur la question de la transmission intergénérationnelle des préjugés, à travers la figure du père dont les enfants désirent garder une image « pure », tandis qu’Adorno décrit un mécanisme similaire dans le rapport de l’individu au groupe ou à la patrie.

Le concept de distorsion de la Shoah, récemment mis en avant par l’Ihra, décrit les mécanismes destinés non pas tant à nier le crime qu’à le relativiser, le banaliser, qu’à excuser les bourreaux et, davantage encore, à charger, salir, culpabiliser les victimes.

Pour ces deux chercheurs, les différentes « stratégies », largement inconscientes, d’autodisculpation, qu’elles soient d’ordre familial, sociétal ou national, ne sont pas forcément corrélées à la détestation des juifs en tant que tels. Ces mécanismes d’évitement, que l’on pourrait qualifier « d’autodéfense agressive », trouvent leur première explication dans la volonté farouche de préserver l’image de la famille, du groupe, de la nation. Tout repose sur un complexe de culpabilité inavouable, résumé par la formule choc attribuée au psychanalyste israélo-viennois Zvi Rix : « Les Allemands ne pardonneront jamais Auschwitz aux juifs. » Cet antisémitisme dit secondaire, non pas « malgré, mais à cause d’Auschwitz », permet de comprendre les racines de l’antisémitisme contemporain et ce y compris (et surtout) dans ses métastases antisionistes. Culpabilité latente et nationalisme sont ainsi les deux conditions nécessaires à l’expression du déni sous toutes ses formes, de la plus dure (négation absolue) à la plus soft et perverse (distorsion). Le concept de distorsion de la Shoah, récemment mis en avant par l’organisation intergouvernementale Alliance internationale pour la mémoire de la Shoah (Ihra) décrit les mécanismes destinés non pas tant à nier le crime qu’à le relativiser, le banaliser, qu’à excuser les bourreaux et, davantage encore, à charger, salir, culpabiliser les victimes. L’idée consiste autant à minimiser le caractère criminel de la Shoah qu’à nazifier les juifs par une critique radicale d’Israël. Non seulement les juifs n’ont pas subi de martyre si particulier, mais ils sont aujourd’hui, en Palestine, les véritables nazis.

Distorsion de la Shoah

Contrairement à ce que l’on voudrait croire, le phénomène de distorsion de la Shoah est loin d’être restreint aux seuls États d’Europe centrale et orientale. La preuve par la Belgique tant francophone que néerlandophone. En pays flamand, tout comme en Lettonie ou en Hongrie, les complicités inavouables se doivent d’être niées, relativisées, contournées afin d’alléger le poids de la faute. Comment oublier que la Shoah emporta 65 % des juifs d’Anvers contre « seulement » 35 % des juifs de Bruxelles, et ce, notamment du fait de la complicité de larges pans du Mouvement flamand, mais aussi de l’administration municipale, notamment policière. C’est à Anvers qu’eut lieu le seul pogrom, la seule « nuit de cristal » en Europe occidentale. À la suite de la projection du film nazi Le Juif éternel, des centaines de jeunes activistes flamands descendirent saccager le quartier juif d’Anvers. Deux synagogues furent brûlées, des centaines de magasins pillés et détruits, des dizaines de juifs molestés. Pourtant, force est de constater que la complicité d’une large part du Mouvement flamand à la persécution des juifs n’empêcha ni la classe politique flamande ni des intellectuels, dès les années 1950, de vouloir réhabiliter, sur la base de récits doloristes, les organisations et les « héros de l’émancipation nationale » compromis avec l’occupant nazi. Ils avaient certes mal agi, mais pour de bonnes raisons : l’émancipation de la nation flamande de l’oppressante tutelle des francophones de Belgique. En filigrane, l’idée de pardonner, en réalité de justifier, l’impardonnable.

Le souci de justifier l’impardonnable explique l’étrange initiative du village de Zedelgem d’ériger, en 2018, un monument dit « la Ruche » à la mémoire des waffen SS lettons internés, dès la Libération, dans les environs de la petite commune flamande.

Comment comprendre sinon le fait que de nombreuses rues de Flandre portent toujours le nom de collaborateurs condamnés, parfois à mort, pour intelligence avec l’ennemi ? En 2017, à Lanaken, tant le parti d’extrême droite, le Vlaams Belang, que son rival nationaliste, la N-VA, se sont violemment opposés au projet du maire libéral Marino Keulen de rebaptiser Anne Frank une rue portant le nom de Cyriel Verschaeve (1874-1949), un collaborateur notoire. Comment comprendre autrement l’étonnante brochure que le Parlement flamand (la Belgique est un État fédéral) édita en 2021 dans le cadre de son jubilé ? S’y retrouvèrent mis à l’honneur Staf De Clercq et August Borms, deux figures de proue de la collaboration flamande, les frères jumeaux de Doriot et Déat, et ce dans une liste ne comptant que quatorze portraits de personnalités éminentes du Mouvement flamand. Soulignons qu’August Borms fut fusillé en 1946 pour intelligence avec l’ennemi. Facteur aggravant, et non atténuant comme voudraient le faire croire des intellectuels flamands, le passé pronazi de ces deux militants n’est nullement nié ; leur erreur (et non leur faute) n’affectant en rien leur qualité de héros de l’émancipation flamande ! Pas étonnant dès lors que leurs tombes servent occasionnellement de décor à des manifestations de la droite radicale flamande. La tombe d’August Borms ferait « partie de l’histoire du nationalisme flamand », dit le maire de droite (N-VA) du district de Merksem, non sans feindre d’ignorer son passé : « Comment pourrais-je porter un jugement sur Borms à partir du moment où je ne l’ai pas connu ? (…) Certains le considèrent comme un collaborateur, d’autres voient en lui un héros. » Qui dit mieux ?

Ce souci de justifier l’impardonnable explique encore l’étrange initiative du village de Zedelgem d’ériger, en 2018, un monument dit « la Ruche » à la mémoire des waffen SS lettons internés, dès la Libération, dans les environs de la petite commune flamande. Comment comprendre cette initiative sinon dans le cadre de cette urgence à réhabiliter des acteurs de la collaboration impliqués pour nombre d’entre eux dans la Shoah par balles ? C’est sans doute en Europe occidentale le seul monument financé par des fonds publics, dédié à des combattants ayant porté l’uniforme SS. Nul besoin d’évoquer l’étonnement, mieux la tristesse, du maire de Zedelgem, face aux réactions négatives suscitées principalement à l’étranger par son monument, finalement déplacé. C’est aussi dans le contexte du complexe d’Auschwitz que doivent être compris les dérapages nauséeux et répétitifs du carnaval d’Alost : en 2009, des carnavaliers se griment en hideux Juifs hassidiques dans une dramaturgie inspirée des carnavals nazis de Cologne, à un détail près, ici, les juifs portent également un keffieh palestinien et sur leur streimel (chapeau en fourrure) un hélicoptère de combat frappé aux couleurs de l’État hébreu. En 2013, d’autres joyeux lurons se déguisent en SS distribuant des bouteilles (à boire) de Zyklon B. En 2018, un char représentant des juifs religieux chargés d’or, de diamants, de dollars et de rats défile dans les rues d’Alost. En 2020, l’on choisit de représenter des juifs religieux dotés de pattes et mandibules d’insectes.

Enfin, c’est encore dans cette nécessité de diminuer le poids d’Auschwitz que doit se comprendre le diplôme de docteur honoris causa décerné simultanément en 2019 à deux amis octogénaires, le premier orphelin de la Shoah, le second « fils de nazi » et pas orphelin pour un sou. Cette double canonisation organisée conjointement par l’Université libre de Bruxelles néerlandophone (VUB) et francophone (ULB) participe à plein de cette volonté de confondre le sort des Flamands à celui des juifs en tant que peuple victime de la Seconde Guerre mondiale. Stratagème bien connu en Pologne.

L’inversion de l’Holocauste : Israël "État nazi" !

En Flandre, la tentation de relativiser la Shoah et de nazifier Israël doit être comprise à la lumière du complexe d’Auschwitz. À chaque round du conflit israélo-gazaoui, les intellectuels et militants flamands de l’extrême droite à l’extrême gauche s’en donnent à cœur joie. En 1968, déjà, le philosophe Jankélévitch ne s’y était pas trompé : « L’antisionisme est l’antisémitisme justifié, mis enfin à la portée de tous. Il est la permission d’être démocratiquement antisémite. Et si les juifs étaient eux-mêmes des nazis ? Ce serait merveilleux. » Et Bernard Lewis de renchérir : la croyance que les nazis n’étaient pas pires qu’Israël a « apporté un soulagement bienvenu à beaucoup de ceux qui portaient depuis longtemps un fardeau de culpabilité pour le rôle qu’eux-mêmes, leurs familles, leurs nations ou leurs églises avaient joué dans l’histoire d’Hitler », écrit l’historien britannique.

Il est clair que la Shoah est détournée plus qu’à souhait à des fins idéologiques et politiques étroites, et ce, de droite à gauche de l’échiquier politique flamand.

Cinq exemples pour le démontrer. En 2006, un historien de renom et petit-fils d’un haut dignitaire de la SS flamande, s’interroge dans une retentissante carte blanche sur l’opportunité d’un musée de la Shoah en… Belgique. En 2014, le virologue le plus renommé de Flandre, Marc Van Ranst, proche du parti maoïste PTB, invente le concept de Gazagaust pour dénoncer les crimes de l’armée israélienne à Gaza. En 2016, un graphiste flamand gagne le prix du jury du concours de dessins négationnistes organisé à Téhéran. Le dessin primé confond le mur de sécurité séparant Israël des territoires occupés et le portail d’Auschwitz-Birkenau. Non content de se féliciter de son prix sur Facebook, notre homme est aussitôt nommé « ambassadeur culturel de sa ville » (Torhout) ; le quotidien Nieuwsblad n’hésitant pas à soutenir sa nomination en raison de sa nouvelle… « notoriété internationale » (sic). En octobre 2018, le secrétaire général d’un des principaux syndicats flamands et professeur à l’Université libre de Bruxelles (VUB) accuse, dans un papier d’opinion, l’armée israélienne d’assassiner des enfants palestiniens de Gaza pour leurs organes ; une resucée de l’accusation médiévale de crime rituel. Le 13 août dernier, Jorn De Cock, le spécialiste du conflit israélo-arabe du très catholique Standard, le quotidien de référence flamand, stigmatisait Israël avec perversité. Les titre et sous-titre : « Israël pleure un chien tué, des enfants de Gaza tués – Malgré les 49 morts palestiniens à Gaza, dont 17 enfants, l’attention israélienne est entièrement focalisée sur un berger malinois. » Cette stratégie d’inversion de la Shoah, qui consiste à présenter les Israéliens comme l’équivalent moral (ou pire) des nazis est l’une des bases rhétoriques de l’antisionisme radical. S’il fallait une preuve supplémentaire du complexe d’Auschwitz qui prévaut en Flandre, il suffirait d’évoquer l’étrange accueil réservé par trois des plus renommées universités flamandes (Anvers, Bruxelles et Louvain) à la journaliste négationniste Judi Rever qui défend la thèse du « double génocide rwandais ». Comment expliquer que cette polémiste canadienne, qui affiche un antisionisme de bon aloi, n’a été reçue par aucune université francophone ?  

Il est clair que la Shoah est détournée plus qu’à souhait à des fins idéologiques et politiques étroites, et ce, de droite à gauche de l’échiquier politique flamand. Les récurrentes provocations antisémites du carnaval d’Alost, le monument de Zedelgem à la gloire des SS lettons, présentés en combattants de la liberté européenne, la brochure du Parlement flamand réhabilitant deux figures majeures de la collaboration flamande et la dénonciation d’Israël comme État nazi sont autant de manifestations de ce phénomène dit de distorsion de la Shoah. Leur objectif : faire passer un passé plus que jamais difficile à passer !"



BTA