samedi 14 octobre 2023

"Que Dieu envoie un jour noir pour les Juifs" : Quand un joueur de l’OGC Nice relaie l’appel à la haine d’un prédicateur palestinien

Le dernier post Instagram du joueur niçois Youcef ATAL a fait bondir la communauté juive niçoise. 

L’aiglon y relaie une vidéo d’un prédicateur palestinien appelant à frapper les juifs d’un "jour noir".

Youcef ATAL arborant une écharpe sur laquelle il est inscrit "Palestine will be free" (NDLR : La Palestine sera libre).
Capture Instagram

"Ce type-là doit être viré du club." Ce "type-là" c’est Youcef Atal, le latéral droit de l’OGC Nice depuis 2018, douze fois élu "Aiglon du match" par les supporters niçois. Fan du Gym, B. L. l’est lui aussi. Ce médecin niçois explique qu’il a quitté la Côte d’Azur il y a une douzaine de jours "pour passer les fêtes de Souccot en Israël". Et puis il y a eu les événements que l’on connaît, "cette nuit de folie", "un pays démocratique attaqué par des barbares".

Le praticien a décidé de "rester en Israël pour aider les victimes". C’est depuis Tel-Aviv, après une courte nuit marquée par de nouvelles alertes, que le médecin niçois dénonce le dernier post publié par le footballeur Youcef Atal sur son compte Instagram. Une story éphémère de moins d’une minute.

 

Un prédicateur palestinien sulfureux

Sur la première photo on voit l’Aiglon sélectionné par l’équipe nationale algérienne aux côtés d’Houssem Aouar auteur d’un doublé, jeudi, face au Cap Vert en match préparatoire de la CAN (coupe d’Afrique des Nations). Jusque-là rien que du sport.

Sur le second cliché, Atal est seul sur la pelouse et arbore en cette fin de rencontre une écharpe sur laquelle il est inscrit "Palestine will be free" (NDLR: La Palestine sera libre). "Il a le droit de prendre position, reconnaît le médecin, des sportifs israéliens l’ont fait aussi. On doit, c’est une certitude, défendre les victimes civiles qu’elles soient israéliennes ou palestiniennes." En revanche ce que n’admet pas le praticien niçois c’est l’ultime séquence de cette publication: cette fois, c’est le visage d’un prédicateur palestinien qui apparaît à l’écran.

 

Youcef ATAL a choisi de relayer une vidéo dans laquelle le cheikh Mahmoud al-Hasanat demande à Dieu d’envoyer "un jour noir sur les juifs" et "d’accompagner la main" des habitants de Gaza "s’ils jettent la pierre". Un appel à l’intifada? Même si les traductions que nous avons pu obtenir restent ambiguës, pour le médecin niçois cela ne fait pas l’ombre d’un doute qu’il s’agit d’un " appel à la haine, voire à tuer des juifs".

 

Tout sauf un imam modéré

D’autres vidéos de ce prédicateur suivi sur les réseaux par près de 5 millions de personnes "le disent clairement".

Ce qui est sûr c’est que Mahmoud Al-HASSANAT est tout sauf un imam modéré. En 2019, après l’incendie de Notre-Dame, c’est lui qui avait sermonné les dirigeants arabes en leur demandant de garder leurs larmes et leur argent pour les mosquées plutôt que pour une cathédrale "d’où a été lancée une croisade contre les musulmans".

C’est lui aussi qui en 2020 avait estimé que "le temps de la réprimande" contre les caricatures du prophète était " révolu" n’hésitant pas à s’en prendre directement à la France, à ses "produits" et à ce "laquais de Macron". Lui encore que l’on retrouve dans l’enquête de la basilique Notre-Dame, celle de Nice cette fois. Quelques heures avant de passer à l’acte le terroriste tunisien, qui a égorgé trois paroissiens le 29 octobre 2020, avait lui aussi partagé des vidéos de Mahmoud al-Hasanat.

Plutôt malvenu ? La question reste en suspens. Le footballeur du Gym Youcef Atal, sollicité au travers du club, n’a pas donné, à cette heure, suite à nos demandes d’explication. En revanche, l’Aiglon a supprimé sa story en fin de journée. L’OGC Nice, lui, s’en tient au message "de fraternité et de paix" qu’il a diffusé de son côté ce vendredi, apportant "son soutien à tous ceux qui souffrent".

Quant au médecin niçois, ce qui le fait le plus souffrir lui, "c’est que ce soit un joueur du club de ma ville, celle où je suis né, de mon club, qui ait pu relayer de tels propos". "Des propos passibles de 5 à 7 ans de prison, comme le garde des Sceaux l’a rappelé cette semaine à une députée à l’assemblée nationale", souligne-t-il qui annonce: "nous ne laisserons pas passer! Nous avons déjà alerté le cabinet de Christian Estrosi, Rudy Salles et Eric Ciotti. Nous allons faire remonter un signalement au procureur de la République." (1)


1- Contacté, le parquet de Nice indique n’avoir été destinataire pour l’heure d’aucun signalement.

 

Source : https://www.nicematin.com/faits-de-societe/-que-dieu-envoie-un-jour-noir-pour-les-juifs-quand-un-joueur-de-l-ogc-nice-relaie-l-appel-a-la-haine-d-un-predicateur-palestinien-879260#

jeudi 12 octobre 2023

FIN DE PARTIE POUR l'ANTI-JUIFS VINCENT REYNOUARD

Vincent Reynouard enfin extradé vers la France !
 

Après plus de sept années de cavale, le négationniste Vincent REYNOUARD sera sous peu rendu aux autorités françaises.

Trois années de traque avant de réussir à le localiser. Nous avons travaillé jours et nuits afin de réussir à le mettre en confiance jusqu'à obtenir son adresse. Les détails de nos investigations: https://www.balancetonantisemite.com/2021/11/vincent-reynouard-porte-disparu.html

Les autorités françaises souhaitaient juger Vincent Reynouard pour avoir contesté l'existence de crimes contre l'humanité.

L'homme de 54 ans a été arrêté en novembre de l'année dernière après avoir été retrouvé à East Neuk de Fife.

Le shérif Christopher Dickson a statué que les infractions présumées constitueraient une infraction au droit écossais.

Le tribunal du shérif d'Édimbourg a appris qu'il n'y avait aucun obstacle à son extradition. Le Français a été placé en détention provisoire et envisage de faire appel de la décision.

Reynouard a été arrêté par des agents de la police écossaise à Anstruther. Il aurait vécu dans la ville sous un faux nom et travaillé comme tuteur en ligne.

Une histoire de déni

La négation de l'Holocauste est un délit pénal en France depuis 1990 et Reynouard a plusieurs condamnations. Il a été condamné à quatre mois de prison en 2020 et à six mois en janvier 2021.

En 1997, il est licencié de son poste de professeur de mathématiques dans un lycée de Honfleur, en Normandie. Son licenciement intervient après la découverte de textes révisionnistes sur le disque dur de son ordinateur.

Il a également été surpris en train de donner à ses étudiants des équations statistiques concernant le taux de mortalité dans les camps de concentration nazis.

La Campagne contre l'antisémitisme a déjà décrit Reynouard comme un « méprisable négationniste de l'Holocauste qui a été condamné à plusieurs reprises par les tribunaux français ».

L'association a déclaré que sa première condamnation pour négationnisme datait de 1991 pour avoir distribué des tracts niant l'existence de chambres à gaz dans les camps de concentration

"Sa clandestinité au Royaume-Uni aura duré sept ans durant lesquels le séide du nazisme n’avait jamais cessé ses apologies d’une idéologie génocidaire, ni ses incitations à la haine et à la violence raciales, encore moins ses négations obsessionnelles de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Mais la profanation du Centre de la mémoire d’Oradour-sur-Glane par ses acolytes, en 2020, a suscité les foudres des autorités françaises qui ont souhaité entendre le pronazi Vincent Reynouard. En vertu du nouvel accord Trade and Cooperation Agreement (TCA) entre l’Union européenne et le Royaume-Uni, il fit l’objet d’un mandat d’arrêt et fut appréhendé par la police écossaise dans une chambre d’hôte d’Anstruther, caché sous une fausse identité, le 10 novembre dernier.


Une stratégie de nazification des esprits

Ce succès de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et les crimes de haine de la Gendarmerie nationale (OCLCH) qui a initié l’opération avec la coopération de la Division antiterroriste de la police métropolitaine de Londres, du Service de la sûreté britannique et des réseaux diplomatiques. « Sur le volet judiciaire, c’est une grande satisfaction pour l’OCLCH qui a travaillé sans relâche à ce dossier depuis l’été 2020, déclare au DDV le général Jean-Philippe Reiland, patron de l’OCLCH. Nous avons pu mobiliser les acteurs français et britanniques pertinents pour l’arrestation de M. Reynouard. Je rappelle que l’une de nos missions est de poursuivre les idéologues haineux où qu’ils se trouvent, et tous ceux susceptibles de faire des dégâts sur internet par leurs discours qui incitent à la haine, à la violence ou au passage à l’acte. » Le général Reiland et son équipe tiennent particulièrement à l’extradition de Vincent Reynouard qui vient de bénéficier, pour la troisième fois à sa demande, d’un report d’audience afin d’achever la préparation de sa défense.

De sa cellule, avec l’aide de complices extérieurs, Reynouard continue de diffuser des messages de haine sur internet, comme cette lettre adressée au Président de la République, publiée dans l’hebdomadaire antisémite et négationniste Rivarol le mois dernier, dans laquelle il a réitéré des propos négationnistes et pronazis pour lesquels il fut déjà condamné. Depuis sa cavale, Reynouard a pris soin de se fabriquer une image de « combattant investi par la providence d’une mission révisionniste », exploitant l’émergence d’une nébuleuse de plateformes confidentielles pour en tirer une stratégie de nazification des esprits. Relayée par des sites et des réseaux, notamment russes et américains, sa propagande jouit d’une résonance en Europe et dans les pays anglo-saxons à travers une production considérable de contenus, la traduction en anglais et en allemand de ses textes et de ses vidéos, et une présence minoritaire mais influente dans des forums nationalistes et néonazis qui endoctrinent un auditoire majoritairement jeune.


Renforcer les outils numériques et judiciaires des enquêteurs

 

N’attendant pas l’arrêt de la cour d’appel de Caen du 17 juin 2015, qui avait réduit sa peine de deux à un an de prison ferme pour contestation de l’existence de crimes contre l’humanité concernant l’extermination des Juifs, Reynouard prit ses jambes à son cou et se planqua dans une Angleterre encore membre de l’Union européenne, sous la protection d’un réseau de néonazis et de nationaux-catholiques européens, abandonnant sa femme et ses huit enfants. Quand la réalité arrache à ses fantasmes de Herrenvolk (« race supérieure ») celui qui clamait : « Mon Europe, c’est celle de l’Autrichien Adolf Hitler, du Belge Léon Degrelle, du Français Jacques Doriot, du Britannique John Amery. » De sa condamnation prononcée en 2015, il aura beau contester la conformité de l’article 24 bis de la loi du 29 juillet 1881 et de la loi du 13 juillet 1990 par une question prioritaire de constitutionnalité, puis se pourvoir en cassation, Reynouard aura perdu sur tous les tableaux le 21 juin 2016. Depuis, il a fait l’objet de trois nouvelles condamnations, toujours pour contestation de l’existence de crimes contre l’humanité.

« La loi sur la liberté de la presse doit s’adapter rapidement aux évolutions technologiques et de comportement, comme aux délits de haine en ligne. » Jean-Philippe REILAND, général, commandant de l’OCLCH

Les autorités policières britanniques ont donc accepté de mettre à exécution le mandat TCA pour sa peine définitive confirmée en 2016. À l’OCLCH, la lieutenante-colonelle Aurélie, cheffe de division de Lutte contre les crimes de haine, précise que « la demande des autorités françaises s’est fondée, en partie, sur la condamnation de la militante antisémite et négationniste anglaise Alison Chabloz en 2018, la première personne au Royaume-Uni condamnée pour négation de l’Holocauste, selon l’article 127 de la loi britannique sur les communications. Concernant les motifs des autres procédures présentées à la justice écossaise, jugées ou en cours d’instruction, en droit européen, les autorités françaises devaient obtenir des autorités judiciaires écossaises la levée du principe de spécialité et des compétences, avec l’accord ou non de M. Reynouard. Dans un second temps, la justice écossaise a donc décidé d’accéder à la demande des autorités françaises afin que M. Reynouard soit entendu pour les procédures connexes au mandat d’arrêt. » La justice française avait présenté trois motifs d’infraction : la contestation publique d’un crime contre l’humanité, la négation, minoration ou banalisation publique d’un crime de guerre (concernant ses négations et ses distorsions des faits du massacre à Oradour-sur-Glane en 1944) et la provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l’origine, de l’ethnie, de la nation, de la « race » ou de la religion (délit d’antisémitisme).

De cette expérience, le général Reiland estime « qu’il est indispensable de donner davantage d’outils numériques et judiciaires aux enquêteurs. La possibilité de délivrer des mandats d’arrêt, en cours d’étude, comme la comparution immédiate déjà étendue à certains délits dits de presse sont des progrès en ce sens. La loi sur la liberté de la presse doit s’adapter rapidement aux évolutions technologiques et de comportement, comme aux délits de haine en ligne. Elle doit évidemment conserver son point d’équilibre entre liberté d’expression et répression des discours de haine, mais rehausser le plancher des peines, en particulier en cas de récidive ; la seule façon de mettre un terme aux productions de discours de haine à répétition de la part de certains auteurs d’habitude. »

Les premières condamnations de Reynouard, pour contestation de crime contre l’humanité, tombèrent dès 1991. Jean-Yves Camus, directeur de l’Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean Jaurès, confirme que, plus de trente ans après, « face à un doctrinaire comme Reynouard, malheureusement, seule la prison permet de faire taire sa propagande. La France pourrait s’inspirer de la législation allemande qui dit que le négationnisme est une incitation à la haine et qui inflige des sanctions pénales plus fortes et dissuasives. Sa politique fédérale d’éducation civique et de prévention contre les discours de haine, la Bundeszentrale für politische Bildung, est institutionnalisée dans tous les Länder et intervient de manière permanente dans les établissements scolaires et dans la formation continue des enseignants. »


Le pire et l’inconcevable


En cas d’extradition, ce serait un retour cinglant devant la justice française pour Reynouard qui tomberait de Charybde en Scylla, entre ses condamnations non exécutées et celles à venir. Ses récidives surabondent, à commencer par ses calomnies et ses négations à l’encontre des faits historiques, de la mémoire des victimes et des témoignages des familles des 643 civils massacrés à Oradour-sur-Glane, le 10 juin 1944, dont 244 femmes et 207 enfants entre 0 et 14 ans, par des Waffen-SS de la 3e compagnie du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzer-Division Das Reich, bataillon commandé par Adolf Diekmann qui avait chargé Otto-Erich Kahn de l’exécution du massacre et de la destruction du village. Perpétré dans le but de dissuader par la terreur la population de la Haute-Vienne de soutenir la Résistance, et dans le but de galvaniser les unités de combat allemandes, Diekmann gomma l’atrocité gratuite de ce meurtre de masse de son rapport et, le soir même, ordonna à ses hommes de tenir une version réécrite faisant croire à des munitions cachées dans les maisons ou à une résistance armée de villageois identifiés « maquisards » ; quatre jours après le débarquement de Normandie, il était devenu périlleux de brandir la toute-puissance de l’expression rituelle du national-socialisme qui avait ensanglanté l’Europe et anéanti deux mille « Oradour ». Mais cette dissimulation n’avait leurré ni la France de Vichy, ni l’Allemagne nazie. L’excès de folie de Diekmann fut dénoncé par l’évêque Rastouil auprès du général Gleiniger, chef de l’état-major de la Wehrmacht à Limoges, contraint à présenter officiellement ses regrets pendant que les supérieurs de Diekmann cherchaient à se disculper, et à éviter les représailles, en voulant le faire traduire en cour martiale. Le maréchal Rommel demanda à Hitler en personne des sanctions contre la Das Reich, le 17 juin 1944 à Margival. En vain, le 29 juin, Diekmann mourut dans la bataille de Normandie.

Dès 1990, par adhésion à la doctrine nazie et en l’absence de toute formation, méthodologie et honnêteté historiques, Vincent Reynouard embrassa dans ses propres fascicules cette conspiration contre les victimes du massacre d’Oradour et contre la Résistance.

Or, dès 1990, par adhésion à la doctrine nazie, malgré l’absence de toute formation, méthodologie et honnêteté historiques, Vincent Reynouard embrassa dans ses propres fascicules cette conspiration contre les victimes du massacre d’Oradour et contre la Résistance. Il fouilla dans les publications négationnistes de la HIAG (Hilfsgemeinschaft auf Gegenseitigkeit der ehemaligen Angehörigen der Waffen-SS), une association fédérale d’entraide pour anciens Waffen-SS créée en 1951 par des ex-officiers supérieurs SS fidèles à Hitler, chargée de « nettoyer » la SS de ses crimes de guerre et contre l’humanité. À la HIAG, outre Heinz Lammerding, ex-commandant de la division Das Reich, il y avait Otto Weidinger, ex-lieutenant-colonel SS et dernier commandant du régiment Der Führer, impliqué dans les massacres d’Oradour et de Tulle (mais acquitté par manque de preuve). Weidinger a auto-édité des livres négationnistes disculpant la Das Reich, dont Tulle et Oradour, une tragédie franco-allemande (1984), un livre interdit en France par un arrêté du ministre de l’Intérieur en 1991. Sans s’encombrer de la réalité historique ni de la vérification des faits, il recopia en grande partie de précédents livres négationnistes sur le massacre d’Oradour d’anciens SS, comme ceux d’Herbert Taege, celui d’Elimar Schneider, jeune Alsacien engagé dans la division Das Reich, et les déclarations d’Albert Stückler (division Das Reich), impliqué lui aussi dans le massacre des 99 civils de Tulle.

Reynouard eut donc accès à toute une bibliothèque négationniste et de propagande nazie de l’après-guerre grâce notamment au faussaire Robert Faurisson, à d’autres écrits d’anciens Waffen-SS, comme le Belge Pierre Moreau, aux productions du Blood and Honour Vlaanderen 1 et des frères Siegfried et Herbert Verbeke, fondateurs des éditions négationnistes anversoises Vrij Historisch Onderzoek. Avec ces derniers, Reynouard a coécrit Le Massacre d’Oradour, un demi-siècle de mise en scène (1997), un texte négationniste d’une logorrhée pseudo-scientifique aberrante, plagié en grande majorité du livre d’Otto Weidinger (lui-même une contrefaçon), en droite lignée des thèses conspirationnistes ourdies par des responsables mêmes du massacre d’Oradour. Cette première édition de Reynouard fut interdite un temps par un arrêté du ministre de l’Intérieur Jean-Pierre Chevènement, le 2 septembre 1997.

350 femmes et enfants furent enfermés dans l’église d’Oradour-sur-Glane. Ils y périrent massacrés. 


Des revanchistes de la Collaboration toujours actifs


Première édition car depuis janvier de cette année, est diffusée et vendue en France une réédition de ce texte négationniste dans des conditions ubuesques qui prêteraient à sourire s’il ne s’agissait pas d’idéologie meurtrière, de fraudes fiscales et d’attaques de la mémoire.


De cette réédition, que Reynouard prophétise déjà comme étant l’œuvre de sa vie, l’association Pratique de l’Histoire et Dévoiements négationnistes en a expertisé les arguments, la négation des causes du massacre, les accusations mensongères à l’encontre des victimes et des témoins et les conclusions. Dans un rapport, PHDN établit qu’il s’agit bien de la réédition augmentée du livre de 1997, constituant une réitération volontaire de la négation de crime de guerre du massacre d’Oradour-sur-Glane : « Il ressort de l’ensemble de ces éléments que tant le livre […] que le livre […] [Nous faisons le choix de ne pas citer les titres de ces ouvrages ici.] de Vincent Reynouard, du propre aveu de son auteur, sont constitutifs d’une négation de crime de guerre. Dans la mesure où ce crime de guerre a fait l’objet d’une condamnation par le Tribunal militaire de Bordeaux le 13 février 1953, cette contestation est punissable au titre de l’alinéa 2 de l’article 24 bis de la loi du 29 juillet 1881, tel qu’il est entré en vigueur le 29 janvier 2017. »


Dès lors, Reynouard est passible de poursuites judiciaires pour toute forme de négation de l’existence de ce crime de guerre et ses deux livres doivent être interdits de diffusion et de vente sur le territoire. Or, sans réaction des pouvoirs publics, l’impunité de Reynouard ne sera que le prolongement de celle des criminels SS du massacre d’Oradour, et son déni de crime de guerre celui fomenté par les bourreaux eux-mêmes dès le 10 juin 19442.


Reynouard reprend un vieux mensonge éminemment idéologique et politique qui consiste à faire porter la responsabilité du massacre d’Oradour sur la Résistance du Limousin pour en blanchir les assassins, dans l’intention de réfuter la légitimité des procès de la Collaboration et du nazisme – Nuremberg en tête –, de prétendre l’inexistence de la Shoah et de réhabiliter les idées du national-socialisme. Cette intention s’entend clairement depuis des décennies : Jean-marie Le Pen en 1987 : « Enfin écoutez, voulez-vous me dire que c’est une vérité révélée à laquelle tout le monde doit croire ? C’est une obligation morale ? » Bruno Gollnisch en 2004 : « Je ne remets pas en cause l’existence des camps de concentration mais, sur le nombre de morts, les historiens pourraient en discuter. Quant à l’existence des chambres à gaz, il appartient aux historiens de se déterminer. » Gollnisch encore, le 6 mai dernier, sur France Culture au micro d’Antoine Marette : « Je ne suis ni négationniste ni affirmationniste », installait un doute sur un fait historique. Aussi, tout un champ lexical plus tranché prolifère dans Rivarol et d’autres médias nationalistes : « la religion révélée », « la doxa officielle shoatique », « l’historiographie shoatique », « la religion shoatique », « le dogme holocaustique », etc. Rappelons que le négationnisme est une imposture qui n’a pas de lien avec la liberté d’expression ou d’opinion telle que nous la concevons dans notre démocratie, encore moins avec le champ ou le débat historique, c’est un délit en soi, une forme insidieuse de racisme ou d’antisémitisme qui appelle tout autant à la haine et à la violence.


« Ni haine ni oubli »

 

Aussi déconcertantes sont les conditions d’édition de cette nouvelle publication par Sans Concession (nom de son ancienne revue négationniste), entreprise que Reynouard prétend avoir recréée en 2020 et dont l’objectif est « la diffusion du révisionnisme historique et la réhabilitation du national-socialisme ». Problème : on ne trouve aucune trace légale de cette structure, ni en France, ni en Angleterre. Forme juridique : inconnue. Pas d’inscription à un registre de commerce ou un registre d’association, pas de numéro de TVA. Pas de publication de bilan. Pas de dépôt légal du livre par ailleurs imprimé en Pologne mais sans mention d’imprimatur. Comble du cynisme, l’illustration de la première de couverture de son livre, qui représente le village d’Oradour, appartient à une collection privée gérée par la Fondation de la Résistance… que Reynouard n’a jamais contactée pour en acquérir les droits de reproduction.

« Face à un doctrinaire comme Reynouard, malheureusement, seule la prison permet de faire taire sa propagande. » Jean-Yves Camus, politologue


Pourtant, Reynouard a obtenu un numéro d’ISBN d’éditeur du Global Register of Publisher et une adresse en poste restante à Hartlepool (comté de Durham). Selon une source proche du pronazi, en janvier dernier, un stock de livres, parti d’Angleterre pour la France, fut confisqué par la douane pour défaut des formalités d’exportation/importation de marchandises et défaut de paiement du droit de douane. Ne possédant pas de numéro EORI (Economic Operator Registration and Identification), et pour cause, Reynouard fait expédier frauduleusement ses livres en France, de petites quantités transportées dans des véhicules personnels sans déclaration de douane, par ses bons amis ou par sa famille, à l’occasion de visites en prison. Ainsi, Jérôme Bourbon et d’autres vendent en France, en toute illégalité et sans respecter la loi sur le prix unique, ce livre qui devrait faire l’objet d’une interdiction. Pire, depuis des mois dans Rivarol, Bourbon en fait religieusement l’apologie, le présentant parfois ailleurs comme l’une de ses publications aux éditions des Tuileries.

Singeant Hitler, son modèle, Reynouard se réclame être l’instrument de la Providence et croit dans les forces des lois de la nature qui consacrent l’homme supérieur. En 2015, lors de son procès, les psychiatres lui ont diagnostiqué des troubles de la personnalité (orgueil démesuré, psychorigidité, inaffectivité) sur fond de perversité, d’absence de compassion et de détachement à l’égard de toute considération humaine. Jean-Yves Camus précise que « Reynouard a voulu miser sur la croyance aux prophéties autoréalisatrices d’un complotisme juif, et sur une tentative de débats pervers, de doute ou de réfutation, de la culpabilité des Waffen-SS dans le massacre d’Oradour, ou de l’existence des chambres à gaz. En réalité, les débats sur des faits établis n’existent pas, comme il n’existe aucun intérêt à répondre aux négationnistes. Sans minimiser la dangerosité des discours de haine ni le rôle des réseaux, en Europe, les négationnistes ont perdu la partie. Mais la force des témoins disparaît, il est indispensable que l’État soit vigilant et soutienne davantage le devoir de mémoire et les programmes de transmission de cette mémoire. » 

En ce jour de commémoration du massacre, comme dans l’avenir, c’est Robert Hébras3 qui a raison : « Aussi, pour moi, Oradour, ce sera toujours ni haine ni oubli4. »

La Licra, la Dilcrah et PHDN ont alerté le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et la Direction des Libertés publiques et des Affaires juridiques en avril dernier, les associations ont demandé l’interdiction de diffusion et de vente de ce livre.

* Ce troisième report avait été demandé pour des questions juridiques et d’indisponibilité d’un des avocats. Le shérif Kenneth Campbel du tribunal d’Edimbourg a exigé que les conclusions écrites des avocats de Vincent Reynouard lui soient remises une semaine avant l’audience préliminaire fixée au 13 juillet. Jugement le 27 juillet."

Xavier Trutti.

 

Nour remercions AntisemitismWatch et tous les acteurs ayant participer à sa traque.

Balance Ton Antisémite tient toujours ses promesses au grand dam de nos détracteurs.

BTA


mercredi 11 octobre 2023

La/Le maniaque de l'orthographe condamné à une peine de six mois d’emprisonnement avec sursis

 

Vous souvenez-vous de La maniaque de l'orthographe qui sévissait sur Twitter sous les comptes @lartmaniaque @correctrice88 et @Orthomaniaque ?

Il vient d'être condamné hier, le 11/10/2023 par un tribunal. 
Et cette personne qui se faisait passer pour une femme était en réalité un homme : 
Emmanuel DELOR.
 



Le lundi 1er février 2023, l’Observatoire J. de France avait déposé plainte entre les mains du Procureur de la République de Paris, à l’encontre du titulaire du compte Twitter @Larmaniaque et du Blog, ATB Officiel (ATB pour « Avec Ton Bic »), pour avoir sur son Blog et Twitter tenu des propos antisémites. 

Dans cette affaire, les conclusions du procès ont été rendues hier le 10 octobre 2023. Le tribunal a statué sur les allégations qui pesaient sur l’accusé à savoir :

« Diffamation publique en raison de l’ethnie de la race ou de la religion par parole écrit ou image ».

Nous tenons tout d’abord à féliciter les services des Communautés des Brigades de la Gendarmerie Nationale de Castillon-La-Bataille, qui conformément aux instructions de Madame la Vice-Procureur de la République près du Tribunal Judiciaire de Libourne, ont enquêté avec brio.

DELOR Emmanuel a été déclaré coupable des charges qui pesaient contre lui. En conséquence, il a été condamné à une peine de six mois d’emprisonnement avec sursis. De plus, tous les biens et éléments de preuve saisis dans cette affaire ont été confisqués.

L’Association Observatoire Juif de France, en tant que partie civile, a été entendue dans le cadre de ce procès. La Cour a décidé de reconnaître le préjudice subi et a octroyé à l’Association Observatoire Juif de France la constitution de partie civile (CPC).

La justice a ainsi appliqué les textes de loi et accompli son devoir dans cette affaire, en rendant un jugement en accord avec la loi et les preuves présentées au tribunal.

Cette décision sera définitive si l’accusé ne fait pas appel dans les deux mois.

Le jugement étant acté, cette information tombe dans le domaine public et donc rien ni personne ne peut nous empêcher de la publier. 

L'anonymat sur internet est un mythe et les gens qui tiennent des propos racistes en ligne tôt ou tard finiront devant un tribunal en personne sans avatar en chair et en os.


Source : https://ojdf.org/index.php/2023/10/11/proces-a-libourne-delor-emmanuel-la-sentence-est-tombee/

 

BTA fait le job et remercie l'OJF pour son excellent travail.


lundi 9 octobre 2023

Marc Knobel : « Il faut protéger les Juifs de France »

Alors que le mouvement islamiste du Hamas vient de frapper Israël, l’historien Marc Knobel s’inquiète d’une énième importation du conflit en France et des violences qui pourraient y être commises contre les Juifs.

 

C’est une information qui a tourné en boucle, ce samedi 7 octobre 2023. Alors qu’une offensive a été déclenchée par le Hamas contre Israël, le gouvernement a demandé que les lieux « communautaires » juifs, comme les synagogues et les écoles juives, fassent l’objet d’une sécurisation accrue (1). Lorsque j’ai entendu que le ministre de l’Intérieur s’était exprimé à ce sujet et qu’il a donné des instructions précises aux préfets, afin de protéger ces lieux sensibles, j’ai senti la colère monter en moi.


« Quelle autre communauté doit-être ainsi protégée d’un conflit qui se déroule en dehors de ses frontières ? Aucune. »

Cette colère ne s’exprimait pas contre la décision prise par Gérald Darmanin mais, parce que je sais que lorsqu’un conflit éclate entre les Israéliens et les Palestiniens, les Juifs de la diaspora sont particulièrement exposés, en France également. Et cette situation me pèse énormément, intellectuellement et psychologiquement. Elle suscite ma colère, de l’appréhension aussi et un sentiment d’injustice. Quelle autre communauté doit-être ainsi protégée d’un conflit qui se déroule en dehors de ses frontières ? Aucune.


C’est là, une singularité de l’antisémitisme et de la rage qui s’exprime chez certains, sous couvert d’israélophobie. En d’autres termes, à défaut de trouver des Israéliens en France, les agresseurs s’en prennent aux Juifs et à leurs bâtiments. Et, dans des assauts dévastateurs, faits de vengeance et de haine, ils frapperont indifféremment.


Et, cela, je puis le prouver aisément.


Les violences commises en 2010 et 2014

Expliquons.


En 2010, des milliers de personnes ont arpenté les rues de Paris et d’autres villes de notre pays, à la suite de l’abordage par des commandos israéliens, d’une flottille propalestinienne en route pour Gaza. En 2014, des dizaines de milliers de personnes ont à nouveau arpenté nos rues, lors du conflit armé qui opposait le Hamas et Israël.


Face à ces affrontements, chacun éprouve de l’empathie pour telle ou telle partie et des manifestations ont lieu, le plus souvent en faveur des Palestiniens. Elles sont organisées par les militants propalestiniens de très nombreuses associations, des partis politiques de gauche ou d’extrême-gauche. Si, fort heureusement, la majorité d’entre elles ne provoque pas de troubles, la tension est presque toujours palpable dans les cortèges (cris, hurlements…). `



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En fait, des violences antisémites sont constatées en France et dans d’autres pays européens depuis le mois d’octobre 2000. Là encore, la brutale augmentation d’actes antijuifs est intervenue simultanément à la forte médiatisation du conflit proche-oriental ou de sa violence, et les cibles visées sont particulièrement symboliques (incendies de synagogues et centres communautaires, profanations de cimetières, intimidations et violences perpétrées contre des membres de la communauté juive…).


C’est ainsi que dans la foule des manifestations, l’on voyait fleurir de drôles de pancartes . Je cite : « Rien ne peut justifier un génocide », « SS = soldats sionistes », « Israël, assassin », ainsi qu’une flopée de croix gammées affublées d’étoiles de David. On a même vu des hommes brandir en pleine rue une maquette en carton de roquettes Qassam, sans susciter la gêne des autres manifestants.



Développons.

13 juillet 2014. Nous sommes en plein Paris, rue de la Roquette. Soudainement, une centaine de jeunes, arborant pour beaucoup les couleurs du Hamas ou le drapeau palestinien, tentent d’attaquer et d’investir la synagogue qui se trouve dans cette rue. Avec une violence inouïe, ils veulent pénétrer à l’intérieur mais sont repoussés par les CRS qui sont sur place.


Le 19 juillet 2014, malgré l’interdiction de manifester, des centaines de personnes se rassemblent à Barbès. Elles sont très encadrés par les forces de l’ordre, car le quartier est sensible. Mais, peu avant 16 heures, la manifestation commence à dégénérer, faisant fuir une partie des militants. Par contre, d’autres, restés sur place, lancent des projectiles sur les forces de l’ordre, qui répliquent avec des gaz lacrymogènes. En fin de journée, une vingtaine de manifestants, certains portant le drapeau palestinien sur les épaules, jettent sur les policiers, de grosses pierres récupérées sur un chantier et cassent un trottoir pour récupérer des pavés.


Selon une source policière, trente-huit personnes sont interpellées, dont dix-neuf sont placées en garde à vue. Elles sont soupçonnées de violences aggravées (en réunion ou avec arme) sur personne dépositaire de l’autorité publique, outrages, rébellion, dégradations aggravées ou encore participation à un attroupement. Dix-sept policiers et gendarmes sont blessés.



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Que dire également des violences qui ont ravagé la ville de Sarcelles ? Des voitures ont été incendiées, du mobilier urbain a été saccagé, des magasins ont été pillés. Et la situation a dégénéré aux abords de la synagogue de l’avenue Paul Valéry. Des cocktails Molotov et des fumigènes ont été lancés en direction du lieu de culte, pourtant protégé par les policiers. Incontestablement, il s’agissait d’un avant-goût de pogrom antisémite.


Les données dont nous disposons sont éloquentes. Depuis plusieurs années, le Service central du renseignement territorial (SCRT), qui dépend du ministère de l’Intérieur, suit l’évolution des actes racistes, grâce à des synthèses chiffrées, comptabilisant les « actions » (homicides, attentats et tentatives d’attentats, incendies, dégradations, violences) et « menaces » (propos, gestes menaçants, démonstrations injurieuses, inscriptions, tracts et courriers).


Ces données sont croisées avec les signalements centralisés au ministère de l’Intérieur qui émanent des différents services de Police sur le territoire français. Elles sont ensuite recoupées avec les signalements transmis par le Service de protection de la communauté juive (SPCJ) (2). Ces synthèses chiffrées comptabilisent les actions et les menaces qui ont fait l’objet d’une plainte ou d’une main-courante auprès des services de Police.


« En 1998, 81 actes ont été comptabilisés et 82 en 1999. Puis, ce chiffre bondit subitement à 744 (10 fois plus) en 2000. »

En 1998, 81 actes ont été comptabilisés et 82 en 1999. Puis, ce chiffre bondit subitement à 744 (10 fois plus) en 2000, la situation devenant inquiétante dès octobre de cette année-là. Les chiffres annuels fluctuent ensuite, à la baisse ou à la hausse (3).


Pour les hausses référencées depuis 21 ans, nous comptabilisons 744 actes en 2000 ; 936 en 2002 ; 974 en 2004 ; 832 en 2009 ; 614 en 2012 ; 851 en 2014, puis 808 en 2015. En 2017, nous assistons à une augmentation très forte des actes antisémites (+26%) qui conduisent là encore à une vraie inquiétude. Généralement, ces faits traduisent la répercussion d’un conflit (lointain mais très médiatisé) qui oppose les Israéliens aux Palestiniens, alors qu’il se déroule à près… de 4000 kilomètres de notre pays.


Nous obtenons ensuite les chiffres suivants : en 2018, 541 actes et 687, en 2019. Au final, entre 2017 et 2019, le nombre d’actes antisémites a augmenté en France de 121%. 
En 2019, les Français juifs, qui représentent moins de 1% de la population, ont subi 41% des violences physiques racistes commises en France.



L’hostilité envers les Juifs

Alors que dire ? Des individus sont animés par un sentiment d’hostilité envers Israël plus ou moins diffus, exacerbé par la médiatisation d’affrontements au Proche-Orient. Ceci facilite leur projection dans un conflit, qui à leurs yeux, reproduit des schémas d’exclusion et d’échec dont ils se sentent eux-mêmes victimes en France.



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En 2000 déjà, Mehdi Lallaoui, réalisateur, engagé dans le mouvement associatif, militant dans les banlieues depuis plus de trente ans et figure de la Marche pour l’Égalité organisée en 1983, l’explique fort bien : « Pour moi, c’est une identification dans un monde de l’image. Ces jeunes gens voient des affrontements très violents à la télé ; ils se sentent solidaires et, par amalgame, s’attaquent à des symboles juifs, à défaut de cibles israéliennes ». Quant à Malek Boutih, ancien Président de SOS Racisme (1999-2003), il a cette observation très intéressante : « Les jeunes ont un discours déstructuré. Ils glissent très vite de l’antisionisme à l’antisémitisme, d’Israël à Juifs. »


Avec lucidité donc, des militants associatifs répètent que l’on ne doit pas importer le conflit sur le territoire national et que l’on ne saurait viser des lieux de culte de la communauté juive (pas plus que de la communauté musulmane, d’ailleurs). Ils lancent aussi un avertissement, parce qu’ils pressentent que ces agressions pourraient se multiplier.


« Disons-le clairement : rien ne justifie que l’on attaque un magasin casher, rien ne justifie que l’on agresse un adolescent juif. Faut-il le rappeler ici ? »

En quoi aide-t-on la cause palestinienne lorsqu’en France, de petits voyous agressent de jeunes Juifs ? De quel soutien s’agit-il ? La cause palestinienne s’en trouvera-t-elle encouragée, fortifiée ? Bien sûr que non. Disons-le clairement : rien ne justifie que l’on attaque un magasin casher, rien ne justifie que l’on agresse un adolescent juif. Faut-il le rappeler ici ?


Alors, n’y aurait-il pas là d’autres raisons ? N’y aurait-il pas une « culture » de l’antisémitisme dans certaines banlieues ? Ces jeunes ne sont-ils pas motivés plutôt par la haine des Juifs pour s’en prendre ainsi à des cibles juives (écoles, lieux de cultes, magasins, particuliers, etc.), tout simplement ? Par ailleurs, ne sont-ils pas encouragés et/ou endoctrinés par des agitateurs islamistes ou des prêcheurs de haine ? Bref, le conflit israélo-palestinien explique-t-il tout ? Non. Il peut expliquer certaines choses mais pas cette envie d’en découdre avec les Juifs en France, lorsque la situation au Proche-Orient s’embrase.


Et, peut-être, malheureusement, en 2023, comme en 2002, en 2004, 2009, 2012, 2014, 2015 ou 2017, les Juifs de diaspora vont devoir encore une fois payer le prix de cette folie.

 

par Marc Knobel, le 9 octobre 2023

 

Page source : https://www.revuedesdeuxmondes.fr/marc-knobel-proteger-juifs-france/

 

BTA

dimanche 8 octobre 2023

Quelle est l’idéologie du mouvement islamiste du Hamas? Et quel modèle veut-il imposer à la société palestinienne?

Alors que le Hamas a lancé ce 7 octobre 2023 une offensive inédite de par son ampleur contre Israël, l’historien Marc Knobel explique ce qu’est l’ADN du Hamas, ce que sont les lignes phares du mouvement islamiste et quel modèle il veut imposer à la société palestinienne.     Ce samedi du 7 octobre 2023, l’organisation terroriste du Hamas[1] vient de lancer une offensive inédite de par son ampleur et son incroyable violence, en semant la terreur, en attaquant, en infiltrant et même en envahissant le territoire israélien. Le bilan est lourd, mais provisoire. Des images atroces circulent en ce moment même et les blessés affluent dans les hôpitaux israéliens.

Un homme court après le lancement de roquettes depuis la bande de Gaza, à Ashkelon (Israël), le 7 octobre 2023. REUTERS/Amir Cohen

 
Dans ce volcan qu’est le Proche Orient où le quotidien est souvent scandé par des événements tragiques, il est difficile de garder la distance, de se détacher de l’actualité et de réfléchir. Mais, puisque le Hamas a pris l’initiative d’attaquer et de terroriser le territoire israélien en déclenchant cette guerre folle, il y a des données qu’il faut rappeler. D’urgence. 
 
 

Quel est l’ADN du Hamas ? Quelles sont les lignes phares de ce mouvement ? Que veut-il vraiment ? Et quel modèle veut-il imposer à la société palestinienne ?

L’idéologie et les objectifs de ce mouvement sont contenus dans sa charte, adoptée le 18 août 1988

Parmi les aspects les plus controversés de cette charte, figure l’article 13 qui définit la Palestine historique, c’est-à-dire le territoire recouvrant celui du mandat britannique et incluant donc géographiquement l’État d’Israël, comme une exclusive propriété islamique (wafq).

« Abandonner une partie de la Palestine est comme abandonner une partie de sa religion », déclare le Hamas. Pour le mouvement islamiste, seul le djihad, considéré par l’article quinze comme une obligation religieuse, peut libérer ce territoire et restaurer une souveraineté, sous la forme d’un État islamique et par le biais d’une (ré)islamisation de la société.

Son article 8 est encore plus catégorique. Le Hamas y rappelle sa devise : « Dieu est son but, l’Apôtre son modèle, le Coran sa constitution, le djihad son chemin et la mort sur le chemin de Dieu la plus éminente de ses espérances. »


Que pense le Hamas du processus de paix ?

Dans son treizième article, le Hamas dit renoncer à toutes négociations. Selon lui, les initiatives et les conférences internationales préconisées pour régler la question israélo-palestinienne vont à l’encontre de la profession de foi du mouvement. « Renoncer à quelque partie de la Palestine que ce soit, c’est renoncer à une partie de la religion. Ainsi, le patriotisme du Mouvement de la Résistance Islamique fait-il partie de sa religion », affirme le Hamas. « C’est sur cette base que ses membres ont été éduqués et c’est pour déployer l’étendard de Dieu sur leur patrie qu’ils mènent le Djihad. »

Le mouvement islamiste réaffirme plus loin : « Il n’y aura de solution à la cause palestinienne que par le djihad. Quant aux initiatives, propositions et autres conférences internationales, ce ne sont que pertes de temps et activités futiles. »


Comment se définit lui-même le Hamas ?

La confrérie serait le « mouvement universel » et le Hamas, son « mouvement de résistance en Palestine ». Le Hamas est donc l’une des ailes des Frères musulmans en Palestine.


Que dit à ce sujet le Hamas ?

« Le Mouvement des Frères musulmans est un organisme mondial, le plus important des mouvements islamiques de l’époque moderne ; il se distingue par (…) l’universalisme parfait des concepts islamiques qui s’appliquent à l’ensemble des domaines de la vie, aux représentations et aux croyances, à la politique et à l’économie, à l’éducation et à la vie sociale, au judiciaire et à l’exécutif, à la mission et à l’enseignement, à l’art et à l’information, à ce qui est caché comme à ce qui est manifeste et à tous les autres domaines de la vie. »

Selon le Hamas, la Palestine serait donc une terre islamique. Dans son article premier, le Hamas définit en ces termes ses bases intellectuelles : « L’islam est sa règle de vie ; il en tire ses idées, ses concepts de même que ses points de vue sur l’univers, sur la vie et sur l’homme ; c’est à lui qu’il se remet pour juger de l’ensemble de ses pratiques et c’est de lui qu’il tire les indications de la Voie droite sur laquelle mettre ses pas. » L’islamisation de la société est donc le pilier de l’idéologie du Hamas, qui appartient à la mouvance des Frères musulmans.


Que deviendraient les Chrétiens et les Juifs avec le Hamas ?

Le Hamas soutient-il la dhimmitude des autres religions ? Nous rappelons ici que le mot « dhimmitude » définit l’ensemble des relations entre d’une part l’Oumma, la communauté islamique, et d’autre part le Peuple du Livre (la Bible), c’est-à-dire les indigènes juifs et chrétiens (ahl al-kittab). C’est ainsi que tant que les Juifs et les Chrétiens se soumettront à la loi islamique – c’est-à-dire accepteront l’état de dhimmitude – l’État musulman théoriquement protégera leur vie et leurs biens. Justement, dans son article Trente et unième, le Hamas affirme : « A l’ombre de l’islam, les disciples des trois religions, islamique, chrétienne et juive, peuvent coexister dans la sécurité et la confiance. Ce n’est qu’à l’ombre de l’islam que la sécurité et la confiance peuvent se trouver, l’histoire récente et ancienne en constituant un bon témoin. »

 

Examinons ce qu’il en est dans la bande de Gaza. Hazem Abu Shanab, un membre du Conseil révolutionnaire, organe de contrôle du Comité central du Fatah, ancien ambassadeur de l’Autorité nationale palestinienne au Pakistan, avait confirmé à Mideast Christian News (25 novembre 2013) ce qu’il en est du sort dramatique des Chrétiens dans la bande de Gaza.

Selon lui, le Hamas impose un islam rigoureux, réprime les Chrétiens, limite leur liberté de culte et s’efforce de les convertir à la religion musulmane. Dans cet entretien, Hazem Abu Shanab rappelle les attaques contre les églises et lieux de culte chrétiens et l’imposition aux chrétiens depuis 2013 de manuels scolaires qui ont été rédigés pour promouvoir l’idéologie du Hamas et des Frères Musulmans.


Et l’antisémitisme ?

Au-delà de l’hostilité à Israël, la charte exprime une forte hostilité aux Juifs, le mouvement palestinien Hamas est fondamentalement antisémite. Les sionistes sont partout : derrière l’ONU, la Franc-Maçonnerie, la révolution de 1789 et celle de 1917, et même derrière le Lion’s Club et le Rotary. La Charte se réfère sans l’ombre d’une hésitation au Protocole des sages de Sion, le célèbre opuscule antisémite russe datant de 1903.


Qu’impose le Hamas à Gaza ?

Examinons la situation et prenons quelques exemples caractéristiques.

1. Le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza, est accusé de violations systématiques des droits de l’Homme à grande échelle, y compris de torture et de procès inéquitables.

2. Son système pénal se caractérise par l’injustice, il viole systématiquement les droits des détenus et accorde l’impunité à des services de sécurité abusifs.

3. Des jeunes ont été régulièrement arrêtés par la police, parfois battus et ils ont eu par exemple le crâne rasé de force, car ils arborent des coupes de cheveux jugées « indécentes ».

4. Des garçons portant des jeans taille basse ont également été visés (RFI, 26 avril 2013).

5. Le Hamas s’occupe également des femmes. Si aucune loi n’est émise, le mouvement islamiste encourage le port du voile. Les Palestiniennes se voient interdire de fumer la chicha en public, de monter à l’arrière de motos ou encore de se faire coiffer par des hommes…

6. L’organisation islamiste a expurgé les manuels scolaires des valeurs « contraires à la religion musulmane » : le Hamas s’oppose à l’enseignement des droits de l’Homme et au fait que ces manuels reproduisent la Déclaration universelle des droits de l’homme. Car, selon l’organisation islamiste, ces manuels sont « totalement étrangers à la réalité de l’élève arabo-islamique palestinien », (Shaffaf, 18 février 2014).

7. C’est ainsi que règne une « famine culturelle » à Gaza, déplore dans un entretien, le professeur de littérature anglaise Sahar El-Mougy : « Il n’y a même pas de cinémas, de bibliothèques, de librairies proposant des livres sur les arts, la philosophie ou la littérature. Les seuls livres disponibles sont ceux traitant de la charia islamique (jurisprudence islamique) et du Fiqh (pensée islamique). »

8. Le Hamas impose sa loi, il fait régner la terreur, liquide ou torture les opposants politiques et se sert de la population civile comme bouclier humain. Il prend ainsi en otage des centaines de milliers de gazaouis. 

9. De fait, le Hamas fait autant de mal aux Israéliens qu’il en fait aux Palestiniens, qui vivent dans la bande de Gaza.

Les guerres israélo-palestiniennes sont une tragédie et personne ne peut ou ne doit se réjouir d’un conflit aussi dur, avec son cortège de morts et de blessés.

Cependant, ce n’est pas avec le Hamas que la paix adviendra, parce que dans son ADN, il y a le refus de reconnaître Israël, l’opposition aux traités de paix, le recours systématique au terrorisme et le Hamas ne reconnaît que l’Islam, sa seule et unique matrice. Mahmoud al-Zahhar (28 octobre 2011), un des fondateurs du Hamas l’avait d’ailleurs déclaré : « La nation arabe a commencé à récolter les fruits d’un chaud printemps arabe. Hier, les islamistes l’ont emporté en Tunisie. Demain, ils triompheront en Égypte, puis en Libye et ce, jusqu’à ce que l’islam, qui règne en conformité avec les règles du Coran, prévale sur la planète entière. »

 

Source : https://laregledujeu.org/2023/10/07/39643/quelle-est-lideologie-du-mouvement-islamiste-du-hamas-et-quel-modele-veut-il-imposer-a-la-societe-palestinienne/

 

Marc Knobel est historien, il a publié en 2012 "L’Internet de la haine" (Berg International, 184 pages). Il publie chez Hermann en 2021 "Cyberhaine. Propagande, antisémitisme sur Internet".

BTA

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